Quatre ans après la sortie de Don’t Fear The Reaper, Witchery revient avec un nouvel album, Witchkrieg, qui marque aussi le retour de Legion, l’ancien chanteur de Marduk et Devian. Jensen, la tête pensante de Witchery et de The Haunted, nous en dit un peu plus sur la conception de sa nouvelle bombe.
Eblast : Es-tu satisfait de la manière dont Witchkrieg, votre nouvel album, a été reçu ?
Jensen : Enormément, car les réactions ont été très positives et de plus en plus de personnes sont amenées à découvrir Witchery. Cela dit, rien ne vaut la reconnaissance de ses pairs et le fait que de nombreux invités aient bien voulu apposer un solo sur notre album est la meilleure de toutes les récompenses.
Pourquoi Toxine, votre ancien vocaliste, a-t-il quitté le groupe ?
Ca ne lui disait plus rien de faire partie d’un combo et de donner des concerts, ce qui est compréhensible car nous ne nous sommes pas du tout produits sur scène pour promouvoir Don’t Fear The Reaper, notre précédent album. Ca ne l’a donc pas aidé à retrouver un peu de motivation et à se remettre au travail quand nous avons commencé à bosser sur Witchkrieg.
Pourquoi avoir choisi Legion (ex-Marduk, Devian) ?
J’ai eu l’occasion de le rencontrer à plusieurs reprises quand il était encore dans les rangs de Marduk. C’est un mec très sympa et son chant a vraiment quelque chose d’unique. Du coup, quand nous nous sommes mis à la quête d’un chanteur, j’ai immédiatement pensé à lui, surtout qu’il habite à seulement vingt minutes de notre salle de répèt’. Nous avons été très chanceux qu’il accepte de se joindre à nous.
Quelle a été sa part de travail ?
Nous avions achevé la composition et l’enregistrement de la musique quand il nous a rejoints. Les textes étaient entièrement rédigés mais je les avais écrits en ayant Toxine à l’esprit. Du coup, Legion a beaucoup travaillé sur la manière de prononcer les mots, dont il a fini par prendre possession. Mais je pense que nous verrons mieux de quoi il est capable sur notre prochain album.
Lorsque nous nous sommes entretenus à la sortie de Don’t Fear The Reaper, tu m’avais confié que tu avais déjà quelques titres en boîte pour son successeur. Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir proposé Witchkrieg plus tôt ?
J’ai fini de composer Witchkrieg en 2007 et ce n’est qu’à la fin de l’année suivante que nous avons enregistré guitares, basse et batterie. Nous avons ensuite attendu que Toxine enregistre ses parties de chant, ce qu’il n’a manifestement jamais fait. Début 2010, nous avons décidé de nous bouger le cul et avons alors contacté Legion, qui a débloqué la situation en seulement deux semaines.
Tu m’avais aussi dit que tu ne voulais pas que Witchery soit considéré comme un groupe rétro et l’introduction de nouveaux éléments sur Don’t Fear The Reaper avait justement pour but de vous débarrasser de cette étiquette. Avais-tu toujours cela en tête quand tu as composé Witchkrieg ?
Pas vraiment. J’essaie simplement d’écrire des albums qui ont du caractère, peu importe qu’ils soient old school ou branchés. Cela dit, certaines personnes m’ont dit que certains passages de Witchkrieg flirtaient avec l’indus, ce qui m’a quand même un peu surpris (Rires). Pour ma part, je préfère ne pas classer Witchery dans une catégorie bien précise, car je ne sais jamais à l’avance où le processus de création va me mener.
Un mot sur les invités qui apparaissent sur Witchkrieg…
Ils font tous partie de nos amis. Andy La Rocque (King Diamond) a produit notre second album, Witchburner, Gary Holt et Lee Altus (Exodus) aiment beaucoup notre musique, Jim Durkin (Dark Angel) est aussi très fan de ce que nous faisons et notre premier opus, Reatless and Dead, lui a même donné envie de refaire de la musique en 1999. Quant à Kerry King (Slayer), nous l’avons rencontré il y a dix ans et nous sommes très heureux qu’il ait pris le temps d’apposer un solo sur Witchkrieg et de participer au tournage du clip.
Interview réalisée le 24 juillet 2010