Interview Lordi

Interview Lordi

Deux ans après la sortie de Deadache, Lordi revient avec un nouvel opus, Babez For Breakfast, un véritable hommage au glam/hard rock des années 80 et ses clichés. Mr Ox, qui a visiblement passé plus de temps à faire de la zic dans sa cave qu’à potasser ses cours d’anglais quand il était jeune, nous en dit plus sur ce bébé bien capricieux.

L’ère Deadache vous a-t-elle donné entière satisfaction ?
Absolument. Pour promouvoir cet album, nous avons effectué une tournée européenne qui a fait le plein dans la plupart des pays que nous avons visités, ainsi qu’un périple aux Etats-Unis en compagnie de Lizzy Borden, qui s’est avéré être notre premier en tête d’affiche.

Pendant cette tournée, qui s’est déroulée en novembre 2008, Jay Jay French de Twisted Sister a jammé avec vous lorsque vous vous êtes produits à New York. Cela a du être un moment inoubliable pour vous ?
Tu peux le dire ! Personnellement, sa présence m’a vraiment bouleversé car je suis fan de Twisted depuis l’âge de 10 ans. Quand j’étais ado, j’avais des posters du groupe sur tous les murs de ma chambre donc voir Jay Jay French à côté de moi était vraiment irréel.

The Arockalypse est sorti, selon les pays, un peu avant ou un peu après votre victoire à l’Eurovision. Deadache a-t-il été aussi bien reçu ?
Pour être honnête, nous en avons vendu moins d’exemplaires mais nous nous attendions à cette baisse. Cela dit, nous sommes malgré tout très satisfaits de la manière dont il a été perçu par nos fans.

Tirez-vous toujours profit de cette célèbre victoire ?
Il est clair que cet évènement nous a propulsés rapidement au devant de la scène et nous ne nous attendions vraiment pas à une telle ferveur. Les choses ont vite pris des proportions assez extrêmes puisque de nombreux gadgets ont été créés à notre effigie, des timbres Lordi ont été imprimés, le maire de Rovaniemi, endroit dont nous sommes originaires, a renommé la place principale de la ville d’après notre patronyme… Nous ne déchainons plus de telles passions aujourd’hui même s’il nous arrive encore d’attirer l’attention de curieux qui ne connaissent rien au hard rock. Ce n’est pas plus mal comme ça car une trop grande exposition peut parfois provoquer l’effet inverse et desservir un groupe.

Parlons maintenant de Babez For Breakfast, votre nouvel opus. Pourquoi avoir décidé de l’enregistrer aux Etats-Unis ?
Nous tenions vraiment à travailler avec Michael Wagener, notre idole depuis toujours car il a produit la plupart des albums que nous aimons. Quand l’opportunité de collaborer avec lui s’est présentée, nous avons bien sûr sauté sur l’occasion.

L’atmosphère de Babez For Breakfast est assez proche de celle que l’on peut trouver sur Get Heavy et The Arockalypse. Est-ce volontaire ?
En quelque sorte. Nos disques sont vraiment le reflet des émotions que nous ressentons au moment de leur composition. Deadache était définitivement plus sinistre et plus sérieux que Babez For Breakfast car toute la presse finlandaise nous tournait le dos quand nous bossions dessus. Cela explique donc pourquoi cet opus est si sombre et véhément. Depuis, la situation a changé : on nous laisse tranquilles et nous sommes plus relax, ce qui s’entend indéniablement sur Babez… Nous avons retrouvé notre énergie, notre joie de vivre et ce nouvel album est pour le coup plus fun et divertissant.

Et pourquoi la presse de votre pays était-elle contre vous ?
Franchement, je n’en ai aucune idée ! Peut-être avons-nous été trop exposés après cette fameuse victoire à l’Eurovision et que cette médisance était finalement le revers de la médaille. A force, les gens se sont sûrement lassés et n’ont plus voulu entendre parler de nous. Ce n’était pas notre faute et nous ne pouvions rien y faire. Nous espérons maintenant que nous n’aurons pas à subir le même genre de punition dans les prochains mois !

Beaucoup de gens affirment que Lordi est le plus américain des groupes finlandais. Qu’en penses-tu ?
Ce genre de réflexion nous flatte, bien entendu. Cette comparaison est due au fait que nous sommes entre autres influencés par KISS, Alice Cooper, Rob Zombie et Twisted Sister, donc elle nous va parfaitement.

On peut d’ailleurs dire que Babez For Breakfast est une sorte d’hommage au glam/hard rock des années 80…
Tout à fait. Quand on l’écoute, on peut clairement définir la musique qui nous a bercés tout au long de notre adolescence.

Vos nouveaux costumes vont aussi dans ce sens…
Absolument. Nous les avons voulus plus chatoyants, plus brillants et plus glam, tout simplement à l’image de Babez For Breakfast. Pour ma part, j’ai souhaité le même genre de fourrure que l’on peut voir sur la pochette de Animalize de KISS. Je porte aussi une chaîne qui relie mon nez à l’une de mes oreilles, comme le faisait Rachel Bolan (Skid Row).

N’est-il pas de plus en plus difficile de garder vos identités secrètes ?
Non, car nous faisons très attention. Quand ils nous rencontrent backstage, nos fans prennent aussi le soin de ne pas nous prendre en photo sans masque. Ils sont très respectueux ce qui nous facilite bien la tâche.

Prévoyez-vous quelque chose de spécial sur scène lors de votre prochaine tournée européenne ?
Nous n’avons pas encore bossé sur le décor mais il y aura sans aucun doute du spectacle !

Interview réalisée le 03 septembre 2010
Lordi sera en concert le 28 novembre à Paris (Elysée Montmartre) et le 29 à Strasbourg (Laiterie).

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